LIGNITUDES

La longitude 1°47 : d' Irunea à Lindisfarne.

Un tracé invisible relie Pampelune ( Irunea en langue basque, capitale de la Navarre , à Lindisfarne , une île sainte du nord-est de l' Angleterre .

L' île, proche du rivage de la mer du Nord, abrita un monastère irlandais de renom , qui contribua à la christianisation de          l' Angleterre et à l' essor du royaume de Northumbrie ; elle est surnommée Holy Island , l' île sainte . Elle comporte , outre les ruines de l' abbaye, une éminence naturelle : on y voit les restes d' un édifice médiéval . Il a dû remplacer un monument plus ancien .

C' est précisément cette éminence qui est située sur la longitude 1°47.

Au sud de l' Europe : Pampelune , capitale historique des Basques , est une cité de très antique origine ; elle est bordée au sud par des reliefs montagneux ; un de ceux-ci , dénommé la santa Agüeda, est situé aussi sur la longitude 1° 47 précisément .     La Santa Agueda est aussi l' éponyme d' une festivité populaire , pré-chrétienne , aux accents de rituel initiatique .

Entre ces deux sites remarquables, sur cette commune longitude de 1°47 , se trouvent positionnés, avec une constance étonnante, une dizaine d' autres sites remarquables .

Les uns sont bien connus , d' autres sont oubliés ou modestes mais leur rôle antique mérite d' être rappelé ou "inventé" .

J'ai relevé du Sud au Nord , sans prétendre être exhaustif , les sites suivants :

1. Santa Agüeda de Pampelune

2. Irun - Jaizkibel

3. Olonne -Talmont

4. Le passage de Loire : de La Martinière à Saint Etienne de Mont-Luc

5. La forêt du Gavre et l' alignement du Pilier ( longueur 1 km.).

6. Le carrefour ( fluvio-vicinal ) de Saint Malo de Phily

7. Le Mont-Dol et le fond du golfe antérieur aux polders

8. Barneville – Carteret , port de liaison de l' archipel cotentin

9. Sainte-Croix , porte du sanctuaire de Jobourg ; et Urville, son port inter-channel

10. Hengistbury, île d' estuaire, nécropole et port de liaison avec le nord Cotentin

11. Damerham , immense nécropole néolithique

12. Woodhenge ( prototype de Stonehenge, en bois )

13. Barbury Castle ( un tumulus ) et Burderop ( village agricole )

14. Lindisfarne.

Entre ces deux derniers sites , je n' ai procédé à aucune observation faute de connaissance suffisante de cette zone. Mais je ne doute pas que des experts locaux sauront compléter cette série .

Par ailleurs, il faut préciser que le tracé - entre deux sites remarquables - peut être "balisé" par une suite de lieux significatifs : éminences-repères , escales sur cours d' eau, lieux-dits à la toponymie évocatrice ...Ceci vaut pour le trajet armoricain , que   j' ai pu explorer sur carte ; je n' ai pu faire ce type de relevé pour la portion du trajet britannique .

Tous ces sites traversent des régions riches en édifices mégalithiques : ils semblent donc avoir été choisis et mis en valeur par des peuples de l' ère néolithique ; leur établissement a pu s' étaler sur plus d' un millénaire ; on supposera entre 5000 et 3500 BC. sous réserve de confirmation par les spécialistes de la paléo-histoire.

Au delà du premier constat , la cohérence de tels alignements soulève une série de problèmes ; et leur réalité pourra évidemment être mise en doute par la plupart des historiens sérieux et de frileux archéologues : en effet un tel tracé rectiligne peut évidemment résulter du pur hasard !

Des statisticiens ont pu démontrer que - en traçant une ligne sur une carte - on finit toujours par trouver une série alignée de sites ou de curiosités  notables.

Je vais admettre sans détour, concernant le sud de l' Angleterre traversé par ce tracé , qu 'il est difficile de ne pas croiser un monument mégalithique , tant ils sont abondants et apparents !

On conviendra qu' il faut toujours se garder du défaut d' une illusion : on supposerait une logique humaine ( une longue série de décisions ) , dans ce qui n' est en fait qu' une suite d' occurrences aléatoires. Il faut donc garder raison et soumettre de tels constats au critère essentiel du doute méthodologique. Je serai le premier à en convenir .

Cependant des observations complémentaires au premier relevé de sites sont venues apporter un supplément de sens au commun positionnement géodésique :

- la série de relevés se double , souvent , d' une série de toponymes porteurs de sens ,

- parfois une position est elle même corroborée par une seconde position signifiantemais sur une autre longitude ( un sommet localisé à l' angle "solsticial" ) 

Ces trois ensembles de données :

        sites remarquables , toponymie parlante , angulation au solstice de sommets-signaux ,

forment un ensemble d' indices qui me sont apparus assez probants pour que je me risque à faire état de mes observations.

Dans cette démarche progressive , le doute peut enfin laisser place à l' affirmation d' une conviction  ; mais on écartera le terme de certitude. Je suggère ici une esquisse d' hypothèses qu' il reste à soumettre à la critique scientifique .

Le lecteur et l' expert se forgeront une opinion : le relevé des sites et l' étonnante précision de leur localisation , la documentation rassemblée, la cohérence de cette série... constituent un ensemble de données qui interrroge et intrigue.

Des lecteurs sauuront apporter des compléments d' information pour confirmer , ou contrer, les observations ici rassemblées ; je les en remercie d' avance .

Si après examen des données rassemblées , on admet la réalité de ce tracé virtuel , alors celui-ci atteste du respect d' une constante longitude  à travers l' espace ( 1600 Km. ) , et probablement au cours de plusieurs dizaines de générations , par des peuples divers!

Dans ce cas , il restera à résoudre deux ensembles de questions :

1 / pour quel motif , croyance , nécessité , ou évidence pratique ...

2 / avec quelle technique de géolocalisation ?

à suivre ....